Liste des articles publiés en février 2019
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– Le banal comme condition du sublime : Le service de mariage de Benno Barnard, dans Septentrion n°1 / 2019 (février), pp. 84-85
Dédicacé à son père, le poète Guillaume van der Graft, le nouveau recueil en français de Benno Barnard s’inscrit résolument dans le terreau familial, ancestral et actualisé par son titre même : Le service de mariage.
Cinq cycles composent ce voyage intérieur dans les méandres généalogiques du poète, auxquels s’ajoutent deux poèmes, le premier en tête de l’ouvrage, le second – le plus long – comme une clôture en même temps qu’une ouverture au monde, à l’occasion d’un voyage à Paris et à la manière du poème élégiaque de Guillaume Apollinaire, Zone.
Ce poème, « Mots enterrés », n’est premier que dans la version française, celui de la version originale étant, de l’avis du traducteur Daniel Cunin, impossible à traduire et à restituer tel quel. Il demeure que cette ouverture fait non seulement écho à la dédicace, mais à l’acte poétique même : « Je rêve de mon père mort, couché entre / les racine des tilleuls, visage
– Quelspectacle.com : la plateforme qui bouscule la diffusion du spectacle vivant, dans Profession Spectacle, le 1er février 2019
Pascal Bracquemond et Éric Zanettacci font un constat clair : les programmateurs sont submergés et peinent à se tenir informés des nombreuses propositions artistiques qui émergent aux quatre coins de la France, voire à l’étranger. Ils ont donc conçu quelspectacle.com, une plate-forme d’aide à la diffusion et à la programmation du spectacle vivant.
Pluridisciplinaire et indépendant, quelspectacle.com bouscule les habitudes dans le bon sens, en se voulant un « véritable travail collaboratif », accompagnant tous les professionnels, aussi bien les compagnies que les programmateurs. C’est pourquoi le journal Profession Spectacle a décidé d’être partenaire de ce projet.
En quelque deux mois, plus de deux cents spectacles ont été mis en ligne par les compagnies et artistes ; la plate-forme s’ouvre dorénavant aux programmateurs. L’aventure commence… Entretien avec le cofondateur de quelspectacle.com, Éric Zanettacci.
– “Arabofolies” : l’Institut du monde arabe organise une « Résistance » plurielle, dans Profession Spectacle, le 6 février 2019
L’Institut du monde arabe crée un nouveau festival trimestriel, intitulé “Arabofolies”, à la fois centré sur la musique et ouvert à l’interdisciplinarité. L’enjeu est de faire vivre, pendant une dizaine de jours et autour d’un fil thématique, « les liens existants entre les diverses disciplines et la cohésion qui en découle ». Première édition du 1er au 10 mars, sur le thème « Résistances », en lien avec la Journée internationale des droits des femmes.
Entretien avec Dorothée Engel, en charge – avec Rabah Mezouane – du spectacle vivant au sein de la direction des actions culturelles.
– Festival OUI ! : Barcelone acclame le théâtre français, dans Profession Spectacle, le 7 février 2019
La troisième édition du festival de théâtre en français à Barcelone, plus connu aujourd’hui sous le nom de festival OUI !, vient de s’ouvrir hier à Barcelone. Durant une douzaine de jours, du 5 au 17 février, la capitale catalane va résonner du verbe de Molière, avec la présentation de sept spectacles – dont deux créations données en première mondiale, des rencontres, des lectures, un prix de la meilleure critique, etc. Reportage.
Dans l’auditorium de l’Institut français à Barcelone, le public s’est donné rendez-vous, nombreux : ça parle en français, surtout, bien sûr, mais aussi en anglais, en castillan, en catalan… Très vite la salle est pleine, il faut ajouter des sièges, encore, encore. Près de trois cents personnes assistent ainsi au lancement du troisième festival de théâtre en français à Barcelone, devenu cette année le festival OUI !.
– Le Bobino vit au rythme du puissant et intense malambo : la danse des gauchos argentins, dans Profession Spectacle, le 8 février 2019
Depuis le 30 janvier et jusqu’au 21 avril, le Bobino à Paris vibre au rythme argentin, non celui si connu du sensuel tango, mais celui – intense – du puissant malambo : la danse des gauchos, des paysans de la pampa, des « ploucs » comme on les appelait dans les milieux culturels privilégiés de Buenos Aires. À l’ombre de Montparnasse, dans ce lieu si cher à Georges Brassens, Barbara et Léo Ferré, le chorégraphe français Gilles Brinas et sa compagnie de danseurs argentins assurent le spectacle !
En tournée depuis plusieurs années aux quatre coins du monde, Che Malambo se veut un ballet unique en son genre : cette danse si spécifique « transforme l’exubérance physique du cavalier en virtuosité dansée », telle une horde sauvage, puissamment terrienne. Mi-hommes, mi-chevaux, les douze danseurs battent le rythme universel qui traverse toutes les cultures, de l’Afrique au Pacifique en passant par la Russie, en assumant la tradition locale, enracinée, immémoriale.
Entretien avec Gilles Brinas, danseur et chorégraphe.
– Anne Monfort crée Pas pleurer de Lydie Salvayre à Barcelone : tout un symbole !, dans Profession Spectacle, le 10 février 2019
Vendredi soir, 8 février, a eu lieu, à l’Institut français de Barcelone, la création d’une adaptation théâtrale du roman Pas pleurer de Lydie Salvayre, prix Goncourt de littérature en 2014. Présentée dans le cadre du festival OUI !, cette pièce mise en scène par Anne Monfort confronte deux acteurs, Anne Sée et Marc Garcia Coté, entre passé et présent.
Pas pleurer est un roman à deux voix, celle de l’écrivain Georges Bernanos et celle de Montse, la mère catalane de Lydie Salvayre : l’un et l’autre raconte, à leur manière, la Révolution libertaire de 1936 en Espagne, de l’anecdotique à l’historique, de la romance à l’horreur. Deux voix, comme en écho, qui résonnent à partir d’une même terre : la Catalogne – Palma de Majorque et Barcelone. Créer la pièce dans le cadre du festival OUI, qui présente le théâtre français en Catalogne, est donc bien un acte fort, puissamment symbolique.
À l’issue de la représentation, Lydie Salvayre et Anne Monfort ont répondu aux questions des spectateurs. Profession Spectacle en propose une retranscription à la fois libre et fidèle, libre sur la forme, fidèle quant aux propos cités.
– Hakim Djaziri, islamiste et théâtreux : un parcours schizophrénique, dans Profession Spectacle, le 12 février 2019
Mardi 5 février dernier a eu lieu, à l’Institut français de Barcelone, la création de la pièce de théâtre écrite par Hakim Djaziri, Désaxé. Présentée dans le cadre du festival OUI !, cette pièce mise en scène par Quentin Defalt raconte l’histoire d’une radicalisation, celle d’un homme (Hakim Djaziri lui-même) que tous tentent de retenir, à commencer par ses parents, interprétés par Leïla Guérémy et Florian Chauvet.
Desaxé est un texte en grande partie autobiographique. À l’issue de la représentation, Hakim Djaziri a répondu aux questions des spectateurs. Profession Spectacle en propose une retranscription à la fois libre et fidèle, libre sur la forme, fidèle quant aux propos cités. Entretien avec Hakim Djaziri.
– Reconstitution de Pascal Rambert : dissection du cadavre d’un amour clôturé, dans Profession Spectacle, le 13 février 2019
Reconstitution de Pascal Rambert, donné tout récemment à Barcelone dans le cadre du festival Oui !, raconte l’histoire d’un couple – interprété par Véronique Dahuron et Guy Delamotte du Panta-Théâtre de Caen – qui se retrouve trente ans plus tard afin de retrouver la sensation du premier rendez-vous. Une pièce née d’une riche intuition, servie par une scénographie impeccable et des comédiens sur-mesure, mais qui glisse parfois vers la formule creuse au détriment de la profondeur du sens.
Au commencement était une intuition – ou plutôt une idée, riche, complexe, fondée sur le thème de la « reconstitution » : un couple se retrouve trente ans après la rupture, et plus précisément, ce qui n’est pas sans importance pour la suite, après que lui est parti. Les deux anciens amants louent un lieu, un théâtre, pour rouvrir les boîtes du passé, reconstituer le moment de leur rencontre qui a provoqué les événements ultérieurs – la passion, la rupture.
– Europe Connexion d’Alexandra Badea : un texte fort, bien interprété mais… théâtral ?, dans Profession Spectacle, le 14 février 2019
Créé en 2017 par la compagnie toulonnaise Souricière et mis en scène par Vincent Franchi, Europe Connexion poursuit sa tournée en France et en Europe, le thème étant précisément l’influence des lobbies sur la Commission européenne. Nous retrouvons la puissance d’écriture d’Alexandra Badea, porté par l’excellente interprétation que le comédien Nicolas Violin donne de ce texte qui se rapproche pourtant davantage de la nouvelle que du drame théâtral.
Europe Connexion est presque un texte de jeunesse dans la carrière d’Alexandra Badea, elle qui n’a pas encore quarante ans et qui n’a commencé à écrire qu’il y a une douzaine d’années. Ce texte en dix volets répond à une commande de France culture, enregistré dans le cadre des Chantiers nomade en 2013 et réalisé par Alexandre Plank.
Ce seul en scène raconte le parcours professionnel d’un attaché parlementaire devenu lobbyiste de l’agro-alimentaire, en charge de défendre l’industrie des pesticides. Pour arriver à ses fins, il fait preuve d’une intelligence diabolique… jusqu’à la chute, les larmes et une nouvelle spirale de manipulation.
– Quand j’aurai mille et un an : Jérôme Wacquier donne vie augmentée au texte de Nathalie Papin, dans Profession Spectacle, le 15 février 2019
Jérôme Wacquier donne une jolie vie augmentée à Quand j’aurai mille et un an, de Nathalie Papin, qui confronte le désir de longue vie d’une enfant et le projet transhumaniste de la science. Un spectacle tous publics, à la scénographie bien sentie, au propos tout en nuances, avec une Makiko Kawaï en clef de voûte réjouissante.
Nathalie Papin, auteure majeure de la littérature théâtrale à destination (entre autres) de la jeunesse, a écrit Quand j’aurai mille et un an pour la compagnie des Lucioles, troupe de l’Oise dirigée par le metteur en scène Jérôme Wacquier.
Il n’est pas question de revenir longuement sur le texte comme tel, mon collègue Frédéric Dieu l’ayant fait longuement, avec la belle profondeur qui caractérise chacune de ses critiques. Rappelons simplement que Quand j’aurai mille et un an raconte l’histoire d’une petite fille de dix ans – ou plutôt de onze ans, puisque l’histoire débute le jour de son anniversaire –, migrante qui atterrit après un naufrage au fond de l’eau, dans une bulle du futur. Là, elle y rencontre Milli, garçon de mille ans, premier spécimen accompli du projet transhumaniste, et Furoufushi, vieille scientifique muette de cent vingt-cinq ans.
– Celtic Legends va faire danser la France avec une tournée de près de 50 dates, dans Profession Spectacle, le 19 février 2019
Faut-il encore présenter Celtic Legends ? L’ensemble irlandais fait danser le monde entier, des lacs du Connemara à Porte Alegre au Brésil, depuis plus de quinze ans. « Le patrimoine musical traditionnel irlandais est inépuisable », nous confie Éric Dessauvages. La preuve avec ce groupe qui a confié sa direction à la chorégraphe Jacintha Sharpe et au musicien Seán McCarthy.
Celtic Legends sera en France, en Suisse et en Belgique, entre février et avril 2019, pour une tournée de quelque soixante dates : Caen, Rennes, Marseille, Nantes, Douai, Annecy, Dijon, Bourg-en-Bresse, Paris…
Entretien avec Éric Dessauvages, producteur de Celtic Legends.
– La Tente de Claude Ponti : un spectacle jeune public pour déconstruire sa peur, dans Profession Spectacle, le 21 février 2019
La Compagnie du Sarment vient de présenter sa mise en scène de La tente, texte de l’écrivain jeunesse Claude Ponti : l’histoire de deux enfants qui affrontent leur peur lors d’une nuit sous la tente. Ce récit, inédit au théâtre, décrypte le mécanisme de la peur de manière très directe, dans le but de la contrôler. Déployée par un décor réaliste et une musique acousmatique intelligente, la mise en scène joue sur l’immersion, dont nous sort malheureusement parfois une interprétation qui tire vers l’infantilisation.
Il est probablement inutile de présenter à nos lecteurs Claude Ponti, écrivain célèbre pour son œuvre graphique et théâtrale à destination de la jeunesse : Adèle, Blaise, le poussin masqué, les Zertes… Autant de personnages imaginaires qui ont accompagné les enfants depuis la fin des années quatre-vingts.
La tente est une pièce de théâtre parue à L’école des Loisirs en 2012. C’est ce texte, encore inédit sur scène, qu’a choisi la Compagnie du Sarment, ancrée dans la Cerdagne, région située pour moitié en Espagne et pour moitié en France, pour sa nouvelle création, en français, en castillan et en catalan – la troupe ayant notamment pour vocation à tisser des liens entre ces différentes langues et cultures. Présentée à sa sortie de résidence, dans le cadre du festival OUI !, elle sera officiellement créée à Avignon, en juillet prochain.
– Aynur Doğan, la grande artiste kurde qui défie la Turquie, en concert à Paris, dans Profession Spectacle, le 26 février 2019
Née à Çemişgezek, une petite ville de montagne dans la province du Dersim en Turquie, elle est l’une des grandes voix kurdes, alliant tradition et modernité : la chanteuse Aynur Doğan, celle qui a défié la Turquie en affirmant son être de femme dans un pays marqué par un islam particulièrement violent, sera présente à Paris pour un concert à l’Institut du monde arabe, le samedi 9 mars, dans le cadre du premier festival Arabofolies.
Entretien avec Aynur Dogan.
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