Le Grec est un des rares grands festivals européens à avoir lieu cet été.  Quelques artistes de France y seront présents. Sur les 4 affiches de cette année, deux mots : « més enllà » ce qui signifie « au-delà ». Au-delà de la pandémie, de tout ce qui empêche d’échanger, la culture de circuler entre les êtres. Le Grec est tout cela et beaucoup d’autre choses. Si vous passez à Barcelone, c’est : The Place to Be.

 

Si les festivals en France ne seront autorisés qu’à partir du 15 juillet, la Ville de Barcelone a tenu à conserver, en juillet, la tenue du sien : El GREC. Sous la houlette de son directeur, Francesc Casadesús, tous les arts scéniques y sont représentés : théâtre, danse, musique, cirque, poésie et jeune public.

Si habituellement, la programmation est ouvertement internationale, cette année, pandémie oblige, les propositions de cette année offriront la part belle aux compagnies et artistes de premiers plans locaux. Les mesures de protection sanitaire sont draconiennes et les espaces entre spectateurs scrupuleusement respectés. Aussi, la réduction du nombre de places aurait pu faire grimper le prix des places. Cela n’est pas le cas, car la Ville a décidé, au contraire, de plafonner le prix des places à 15 € (5 € pour les spectacles familiaux) cela pour encourager le public à revenir au théâtre.

 

Le festival le plus ancien et important de Barcelone

A l’origine, le festival GREC a été conçu autour de l’amphithéâtre grec du début 20ème siècle, situé sur la montagne de Montjuïc. Au fil des années, la manifestation a investi d’autres lieux de la ville. Ainsi, aujourd’hui, les nombreux théâtres de la ville présentent un ou des spectacles en collaboration avec le GREC et sont intégrés à la programmation générale.

« Réinvention », « résistance » et « création » sont les 3 mots qui définissent la volonté de la 44ème édition du GREC. La programmation est recentrée sur ses les talents locaux à l’exception des co-productions prévues qui seront présentées. Avec un budget de 3,3 millions, la programmation du Grec 2020, s’articule autour de 108 propositions artistiques dont 48 propres au Grec.

 

Dans la programmation :

L’édition du Grec 2020, a ouvert avec Carme Portaceli qui revient ainsi à Barcelone après avoir dirigé El Teatro Espanyol à Madrid. Son spectacle « No passa cada dia que algú ens necessiti (de fet no és gens habitual que algú ens necessiti) », a été écrit avec Judith Pujol et Albert Boronat, sur la base de la réflexion de l’importance de la culture en temps de pandémie. La représentation inaugurale a d’ailleurs été offerte à tout le personnel soignant des hôpitaux de Barcelone.

L’un des évènements de ce début de Grec est le retour sur une scène de Barcelone de l’artiste catalane Angelica Liddell avec sa dernière création « The Scarlet Letter » adaptée de Nathaniel Hawthorne. Ce spectacle est co-produit par le théâtre de la Colline et le Centre Dramatique National Orléans Val de de Centre (France). Comme à chaque fois, son nouveau spectacle a fait forte impression.

 

Parmi les compagnies de Barcelone présentes :

La Veronal est une compagnie importante de Barcelone, présente « Somona » conçu par Marcos Morau à partir de la figure du réalisateur Luis Buñuel.

« The Mountain » est le nouveau spectacle Agrupación Señor Serrano. Cette compagnie utilise tous les procédés que permettent la technique afin de surprendre son public. Il n’y a pas de raison, que cela ne soit pas le cas cette fois-ci encore. Ce spectacle est en anglais et sur-titré en catalan.

Pere Faura, chorégraphe et performer avec « Réquiem nocturn » nous annonce ses adieux à la danse comme un clin d’œil à Bob Fosse dans le film « All That Jazz ».

Mal Pelo, compagnie de danse de Maria Muñoz et Pep Ramis, présente « Inventions ». ce spectacle recherche le lien entre la musique, la danse et l’architecture en optimisant toutes les possibilités du lieu choisi : le Musée Maritime.

Cabosanroque (Laia Torrents Carulla, Roger Aixut Sampietro) présente « Dimonis », spectacle expérimental à partir des expériences d’exorcisme de Jacint Verdager.

« Teatro amazonas » de et mis en scène de Toloza-Fernández & Laida Azkona, fait partie de la série de pièces documentaires « Pacifico ». Celle présentée au Grec analyse les nouvelles formes de colonialismes actuels à partir de la construction de deux complexes, un culturel, l’autre sportif en Amazonie.

Pour la partie musique, la chanteuse catalane de Palafrugell, Sílvia Pérez Cruz, présentera son nouvel album en compagnie de son pianiste Marco Mezquida.

Le public jeune n’est pas oublié avec « Orbital » le nouveau spectacle de théâtre de la compagnie Farrés Brothers (Catalogne), de la danse avec « Geometrica » par Roseland Musical (Catalogne) (Geometrica) et « Ikimilikiliklik » de la compagnie Marie de Jongh (Pays basque)

 

Parmi les propositions internationales qui ont pu être maintenues :

Commençons par « Memento mori » o la celebracion de la muerte, écrit et interprété par Sergio Blanco, auteur uruguayen, résident en France et qui aurait dû être aussi présent pour la première fois au Festival d’Avignon cette année. Un auteur à découvrir.

« Please please please » derrière ce titre anglais se trouve un texte français qui sera sur-titré en catalan est né de la rencontre de Tiago Rodrigues (auteur et metteur en scène portugais), La Ribot (danseuse catalane qui a eu l’année passée des hommages et rétrospectives dans le monde entier) et Mathilde Monnier (une des plus importantes chorégraphes française). Leur proposition a pour base la transmission, le dialogue intergénérationnel et le réchauffement climatique qui devrait une des grandes rencontres artistiques de cette édition.

Le cirque avec la Compagnie XY (France, Normandie). La compagnie de danse, Peeping Tom (Belgique) créée par l’argentine Gabriela Carrizo et le français, Franck Chartier, présenteront un diptic : « la porta absent i La cambra perduda».

D’autres spectacles du Grec seront présentés dans le cours de la saison 2020/2021, comme l’accueil de la compagnie de danse grecque Dimitris Papaioannou.

 

Grec en Obert :

Pour cette section, différentes formes de diffusion des spectacles sera mis en place : via la télévision de Barcelone : Bétévé (beteve.cat), réseaux sociaux, site du festival, radio et même poésie par téléphone !

Le focus sur le théâtre latino-américain permet d’accueillir : Daniel Veronese (Argentine), Gabriel Calderón, Manuelle Infante (Chili), Los Colochos (Mexique)

Oriol Broggi directeur de la Perla 29, continue son travail d’exploration de l’œuvre de Wadji Mouawad en proposant la découverte du spectacle « Assedegats » (Assoiffées) de façon virtuelle.

On peut trouver dans le programme la version en podcast de « El màgic d’Oz » mis en scène par David Selvas et Marc Artiguau.

A la Sala Beckett, l’obrador d’estiu proposera des lectures.

Il n’est pas possible, ici, de signaler toutes les propositions sans transformer cet article en catalogue. Le mieux, est d’aller sur le site afin de découvrir l’ensemble du programme accompagné de vidéos de présentation : https://www.barcelona.cat/grec/es

Chaque jour de juillet, il se passera quelque chose d’important dans la capitale Catalane ce qui contribuera à la régénérescence de l’activité de la ville et de ses acteurs culturels.

 

François Vila

 

 

 

Les lieux :

Ceux qui accueillent les 48 spectacles du Grec :

Teatre Lliure, El Mercat de les Flors, Institut del Teatre (sala Ovidi Montllor), el Museu Nacional d’Art de Catalunya, el Museu Marítim, el Centre de Cultura Contemporània de Barcelona, el Teatre Nacional de Catalunya,

Ceux qui accueillent de « Grec à Grec », les théâtres :  Romea, Condal, La Beckett, Flyhard, La Gleva, Maldà, La Villarroel, Espai Joan Brossa, Sala Hiroshima et la Sala Atrium.

Et parmi les autres lieux du festival : Born Centre de Cultura i Memòria, La Pedrera, el Palau de la Música Catalana, La Caldera, la Sala Jamboree et la Filmoteca de Catalunya.