Pourquoi relayer une telle information sur mon blog ? Parce que Daniel Cunin est un traducteur majeur de la littérature flamande et néerlandaise vers le français. Il prépare actuellement une traduction intégrale des poèmes mystiques de Hadewijch d’Anvers, qui devraient paraître très prochainement aux éditions Albin Michel.
Prix Brockway : une distinction prestigieuse
Le prix Brockway, instauré par la Fondation néerlandaise des lettres, est attribué tous les deux ans à un traducteur de poésie du néerlandais dans une autre langue. Le lauréat reçoit 5 000 euros.
Daniel Cunin est membre du comité de rédaction de la revue belge Septentrion, à laquelle j’ai l’honneur de collaborer régulièrement, comme critique d’ouvrages parus en français. Parmi ces derniers, je peux mentionner Une cage à la recherche d’un oiseau, qui collige des textes du poète néerlandais Willem van Toorn. Le traducteur ? Daniel Cunin, précisément.
Le jury du prix Brockway a principalement tenu à couronner Une cage à la recherche d’un oiseau, traduction d’une sélection de l’œuvre du poète néerlandais Willem van Toorn (° 1935). Le jury loue en particulier les trouvailles, la souplesse de la formulation et le sens du rythme dont témoigne cette traduction.
Ainsi introduisais-je mon article, paru dans Septentrion 2016/3 :
« La tradition artistique espagnole a le tragique de la supplication, fouillant l’âme dans son dépouillement primitif, sa solitude désespérément féconde, tandis que s’égrènent successivement les nada de Jean de la Croix et jaillit la finitude étalée sur les toiles du Greco, de Zurbarán ou de Goya. Au contraire, les poètes d’expression néerlandaise semblent voyager au centre de leur chambre, pour reprendre une expression de l’écrivain français Xavier de Maistre, dans l’insignifiance d’un quotidien en perpétuel bourgeonnement. Ils placent le tragique dans une légèreté qui épouse la terre, le ciel et chaque paysage.
Le poète néerlandais Willem van Toorn (° 1935) s’inscrit dans cette tradition, traversant le monde sans donner l’impression de quitter sa demeure. Il accueille l’infiniment petit, le pépiement d’un oiseau, l’irruption de la brise, le froissement d’un rideau, dans le creux de ses vers… »
Lire ma critique dans son intégralité (pdf)
En octobre dernier, Blessure de l’alliance était publié aux éditions Corlevour. Cet ouvrage collectif, que j’ai eu l’honneur de diriger, rassemble des contributions de Fabrice Hadjadj, Michel Simonot, Nicolas Rozier, Frédéric Dieu, Dominique Rey, Antoine et Odile Scherrer, Laurent Brunetti, Pierrick de Chermont…
Daniel Cunin y a également apporté une contribution active puisqu’il a offert en avant-première et en exclusivité la traduction d’un chant de Hadewich d’Anvers, accompagné de son commentaire, sur « Marie et le mariage mystique ».
Pour en savoir : Blessure de l’alliance, Corlevour, 112 p. 15 €
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Photographie de Une – Daniel Cunin en Provence, le 12 août 2017 (crédits : Thomas Debesse)