Depuis mon dernier billet sur ce blog, le 13 avril dernier, de nombreuses lectures et actualités ont jalonné mon quotidien, dont certaines ont fait l’objet d’articles. En voici quelques traces…
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19 avril. Entretien – Josep Maria Miró, dramaturge catalan
Auteur dramatique et metteur en scène catalan, Josep Maria Miró est aujourd’hui l’une des figures majeures de la scène théâtrale catalane. Parmi la douzaine de pièces écrites et traduites dans une vingtaine de langues, plusieurs ont fait l’objet de lectures en France, mais seulement deux d’une mise en scène : Fumer en 2016, par Didier Ruiz et la Compagnie des Hommes, et Le Principe d’Archimède, par Bruno Tuschszer et sa compagnie Grand Boucan, également en 2016.
Double première à Paris dans le cadre du festival Barcelone en scène, orchestré par Mathilde Mottier et François Vila : une pièce de Josep Maria Miró a (enfin) été créée ! Le Principe d’Archimède a été joué à trois reprises au Théâtre 13/Seine, dans l’intéressante mise en scène précédemment citée. Coïncidence ? Le texte vient d’être publié par les éditions Théâtrales, dans la traduction de Laurent Gallardo.
C’est au lendemain de la première, dans le patio ombragé de la grande mosquée de Paris, que nous avons rencontré Josep Maria Miró, accompagné de son traducteur. Entretien.
Lire l’entretien intégral avec Josep Maria Miró.
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27 avril. Entretien – Gwénola David, directrice d’ARTCENA
Le 27 février dernier, ARTCENA a annoncé le lancement de Contxto, nouveau réseau international pour la diffusion de textes dramatiques francophones. Cette initiative est le fruit d’une entente entre le ministère de la culture, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, de l’Institut français, de la SACD et – évidemment – d’ARTCENA.
Lors de la création d’ARTCENA à la Maison Jean-Vilar, Laurent Dréano en parlait comme d’une arme. Quelles sont les intuitions qui ont présidé sa création ?
Gwénola David – ARTCENA est né de la fusion entre le Centre national du théâtre et HorsLesMurs. L’idée, en gestation depuis de nombreuses années, était de redonner une force à divers lieux de ressources, en les regroupant dans un même lieu. En parallèle, le constat a été fait que ces institutions nées dans les années 90 avaient besoin de se repositionner par rapport aux enjeux d’aujourd’hui. Il y a eu plusieurs évolutions importantes ces dernières années : les technologies d’information, le numérique, l’accès à l’archive numérique, l’évolution des pratiques artistiques… Il était par ailleurs important de renforcer certains fonctions-supports, notamment le service aux professionnels par rapport aux compagnies. Nous sommes dans une économie assez fragile, notamment pour tous ceux qui veulent se lancer dans l’aventure ; le fait de pouvoir trouver des conseils pertinents au moment de démarrer est déterminant pour la réussite des projets. Dernière évolution à prendre en compte, plus sociétale : l’importance accordée à l’éducation artistique et culturelle, qui mêle pratique et connaissance des œuvres – et qui concerne donc directement les centres de ressources. ARTCENA est le fruit de tous ces constats et de différents points de vue : professionnels (personnalités, associations, etc.), DGCA, acteurs des différentes institutions existantes…
Lire l’entretien complet avec Gwénola David.
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2 mai. Critique – Patrice Chéreau et son journal de travail : engagement marxiste et geste artistique
Les éditions Actes Sud – Papiers viennent de faire paraître le premier volume du journal de travail de Patrice Chéreau, qui couvre les années 1963 à 1968. Étrange initialement à la lecture, il dévoile peu à peu le regard que le célèbre metteur en scène portait sur le théâtre et son temps.
Ni franchement journal, ni franchement travail, cet ouvrage s’est tout d’abord présenté à moi comme un objet hybride, à destination de quelques passionnés ou d’apprentis metteurs en scène. Ariane Mnouchkine, qui signe une tâtonnante préface, répond d’emblée que les uns et les autres seront déçus.
« J’avertis […] ceux qui s’imaginent trouver là les vrais secrets alchimistes de l’immense metteur en scène qu’allait devenir Patrice Chéreau, qu’ils se trompent douloureusement et que, heureusement peut-être, il n’en est rien. »
Ce que ce journal n’est pas…
Dès les premières pages du journal de travail, nous saisissons à quel point Ariane Mnouchkine frappe juste, à quel point également il est délicat d’expliquer en quoi consiste l’intérêt de cette masse d’abondants commentaires succincts, constamment retravaillés, annotés, corrigés.
La méthode apophatique seule se présente à moi : ceci n’est pas un journal, ni un traité sur le théâtre, ni une méthodologie scénique, ni… Qu’est-ce ? Des gribouillages para-théâtraux, l’application d’un regard sur des pièces spécifiques.
Lire la suite de la critique du Journal de travail de Patrice Chéreau.
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9 mai. Entretien – Magali Mougel, des relations déconstruites à la communauté utopique
Native des Vosges, Magali Mougel écrit depuis six ans une œuvre littéraire et théâtrale originale, éditée par Sabine Chevallier aux éditions Espaces 34.
Finaliste du Grand Prix de littérature dramatique à deux reprises, pour Erwin Motor en 2013 et Suzy Storck en 2014, elle publie l’an dernier The Lulu Projekt, qui fait partie des quatre pièces sélectionnées cette année pour le prix Collidram des collégiens – une nomination qui lui fait particulièrement plaisir.
Rencontre.
Il y a peu, Libération s’interrogeait non sans provocation sur la nécessité des dramaturges. Comment voyez-vous la place de l’auteur contemporain dans le paysage théâtral français ?
Magali Mougel – Nous sommes à l’extrême-pointe de la précarité, dans la mesure où nous sommes dans la « macronisation » ultime. Cela pourrait ne pas concerner que les auteurs, à terme, mais aussi l’ensemble des intermittents : le régime de l’intermittence pourrait basculer dans ce non-statut qui est celui de l’auteur. La tendance est à vouloir faire disparaître ce régime et toute forme d’indemnisation des jours non travaillés, au profit d’une absolue flexibilité, de sorte qu’aucune solidarité ne soit possible. Il existe heureusement des corporations suffisamment fortes pour résister à cette tendance. Nous, auteurs, ne faisons que payer des charges, sans participer à cette solidarité interprofessionnelle, si bien que lorsqu’il n’y pas de travail, il n’y a pas d’indemnisation. Nous avons exactement le même statut qu’un artisan lambda.
Lire l’entretien complet avec Magali Mougel.
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24 mai. Critiques – Mon Cœur de Pauline Bureau et J’ai choisi la révolution de Catherine Anne (+ L’Agonie de Gutemberg de François Coupry)
Actes Sud a récemment publié deux pièces : J’ai rêvé la révolution de Catherine Anne affirme une libre adaptation de la vie, ou plutôt des derniers jours, d’Olympe de Gouges, avant sa décapitation ; la seconde, Mon Cœur de Pauline Bureau, s’inspire de l’affaire du Mediator, et plus précisément du combat mené par des femmes contre une industrie sourde et puissante.
Deux pièces engagées, inspirées par des faits réels, mettant en scène des femmes fortes – malgré la maladie, malgré la mort –, qui touchent au documentaire (voire au reportage) au risque de ne pas sortir d’une simple reproduction du réel et d’un martèlement idéologique.
« La désolante platitude délavée du vécu »
Dans son récent livre qui rassemble ses « vilaines pensées 2013/2017 », l’écrivain François Coupry dresse le constat d’une littérature incapable de sortir de « la désolante platitude délavée du vécu ». Au fil de ses sympathiques chroniques rassemblées sous le titre L’Agonie de Gutenberg, il dénonce un monde incapable de comprendre que c’est précisément la fiction qui constitue non seulement un acte artistique, mais encore la possibilité d’une compréhension renouvelée du réel.
Lire la critique complète des pièces de Pauline Bureau et Catherine Anne.
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28 mai. Article – Interceltique de Lorient 2018 : entre enracinement et universalité celtes
La 48e édition du festival Interceltique de Lorient (FIL) aura lieu du 3 au 12 août prochains. Cette édition, à deux ans d’un jubilé qui s’annonce d’ores et déjà festif, met le Pays de Galles à l’honneur. Une programmation riche et diverse, que nous dévoilent les président et directeur du festival, Guy Gestin et Lisardo Lombardía, ainsi que la cheffe du gouvernement gallois à Bruxelles, Nia Lewis.
Le festival Interceltique de Lorient est, de très loin, le plus fréquenté de tous les événements musicaux français. En 2017, il a rassemblé 750 000 personnes, ce qui le place très loin devant tous les autres – à commencer par son voisin, deuxième du classement : Les Vieilles Charrues ne rassemblent « que » 280 000 personnes.
Quelques fondamentaux : ambition, ouverture et prise de risques
Comment expliquer un tel succès ? « Grâce à des fondamentaux, répond sans hésiter Guy Gestin, président du festival. Il y règne une atmosphère incomparable, de plus en plus chaleureuse. Il est également devenu un acteur incontournable et majeur en Bretagne, sur le plan culturel bien sûr, mais aussi sur les plans économique et sociétal. »
Mais quels sont ces fameux fondamentaux ? Le président du FIL en cite quatre : l’ambition, l’originalité, le collectif et les valeurs – « la convivialité, le sens de l’accueil, le respect des différences, l’ouverture au monde et sur le monde… le goût des autres en quelque sorte ».
Lire l’intégralité de l’article sur le Festival Interceltique de Lorient 2018.
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29 mai. Entretien – Jean-Pierre Han lance un courageux Salon de la revue de théâtre
Critique dramatique et rédacteur en chef des Lettres Françaises, directeur de la publication et rédacteur en chef de Frictions, Jean-Pierre Han a rejoint depuis peu les chroniqueurs de Profession Spectacle avec son « VAGABONDAGE THÉÂTRAL » mensuel. Il est l’instigateur d’une nouvelle initiative liée au théâtre, et plus spécifiquement à la recherche théâtrale : les 2 et 3 juin aura lieu, à La Générale*, le (premier ?) Salon de la revue de théâtre.
Comment est née l’idée d’un salon de la revue de théâtre ?
Jean-Pierre Han – Il y avait autrefois au Salon du livre de Paris qui se tenait encore au Grand Palais, tout un étage consacré au théâtre… depuis, dans ce même salon qui a déménagé, l’édition de théâtre n’existe quasiment plus.
Il y a eu pendant deux-trois ans à Paris, place Saint-Sulpice, un Salon du théâtre qui rassemblait toute la gent théâtrale (éditeurs, revues, institutions, etc.) pendant un week-end. Pas assez populiste : les édiles politiques de l’arrondissement ont tout fait pour que la manifestation s’arrête.
Au Salon de la revue qu’organise « Ent’revue » (saluons sa cheville ouvrière, André Chabin), les rares tables consacrées au théâtre sont noyées dans la masse ce qui reflète l’état du théâtre dans notre société.
C’est très modestement dans le prolongement de ces manifestations que Frictions a voulu rassembler lecteurs et simples amateurs de théâtre pour un week end festif autour des revues de théâtre. Un prétexte pour faire la fête dans un lieu « intermédiaire », La Générale, qui a bien voulu nous accueillir et rappeler notre existence.
Lire l’entretien complet avec Jean-Pierre Han.
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Juin. Parution d’un dossier sur la bande dessinée dans le mensuel Pastoralia (Belgique)
Le dossier du magazine belge Pastoralia (3 500 abonnés à Bruxelles et ses environs) pour le mois de juin 2018 porte sur « Dieu et la bande dessinée ». Si je n’y contribue pas avec un article, j’ai eu la joie de le coordonner en grande partie.
Les contributions sont signées :
- Frédéric Dieu, poète et magistrat
- Michel Fourcade, historien et professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paul-Valéry Montpellier III
- P. Charles Mallard, prêtre et professeur de théologie au séminaire de Fréjus-Toulon
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